JAPON : Le principe de l'amélioration continue KAISEN
Assurément « KAIZEN » est un mot à la mode... et devient pour tout professionnel de la logistique le maître mot permettant d’atteindre la perfection ! KAIZEN se résume en un seul mot : « amélioration permanente ». Car au-delà du simple soucis de l’image de l’entreprise, la compétition mondiale oblige à innover, diversifier, réduire les coûts, améliorer la qualité et livrer de plus en plus vite. Tel est le challenge des logisticiens et de toute une chaîne où « rupture de charge » devient très vite « zone de fragilité » et « risque potentiel ». Alors que la sécurité, la rapidité et la fiabilité des processus logistiques mis en place sont requises, plusieurs démarches vise à palier aux défaillances. Tournons donc notre regard vers une des méthodes mises en place au Japon. Souple, douce et graduelle, ne nécessitant pas de gros moyens mais impliquant largement tous les acteurs de la Supply Chain, du directeur aux ouvriers, KAIZEN base essentiellement sa démarche sur le bon sens. En cela le concept de KAIZEN s’oppose à celui plus occidental de réforme ou d’innovation. Dans un premier temps, il est conseillé de revoir les standards et vérifier les performances et enfin d’évaluer le temps nécessaire pour améliorer le processus. Piloté par un « groupe d’amélioration », KAIZEN s’accompagne d’un recueil de suggestions présenté sous la forme d’une boite à idées. Les auteurs des suggestions retenues seront gratifiés d’un pourcentage sur les gains réalisés. Là intervient une notion complémentaire mais largement dépendante de l’interprétation que l’on fait entre deux termes : « amélioration » et « innovation ». Le premier prend en compte la notion de continuité alors que le second introduit l’idée de changement. Même si par sa force symbolique et dynamique le terme innovation est souvent l’apanage des entreprises occidentales, l’approche KAIZEN permet de faire un meilleur usage des ressources existantes. Elle s’inscrit de préférence dans la valorisation des savoir-faire internes, se base sur l’idée de l’effort et reconsidère constamment le process pour en vérifier les résultats face aux objectifs. Aux investissements lourds à efficacité relative et non maîtrisé dans le temps, KAISEN favorise le réajustement permanent. Ainsi, il vérifie constamment les résultats au regard des objectifs fixés. Le moindre écart doit trouver sa solution. Ainsi, à titre d’exemple, la baisse des coûts n’est plus uniquement une nécessité à afficher dans la réflexion d’un Prix de Vente mais est plutôt considérée dans son cadre concurrentiel où apparaît la notion de Prix Marché et où la seul valeur commune à tous les concurrents est le temps. Autre exemple des démarches KAISEN initiées par les japonais : la chasse aux MUDA. En parlant MUDA, comprenez « chasse aux gaspi » ou plus exactement toute action permettant d’identifier les opérations ne générant pas de valeur ajoutée. Ainsi, KAIZEN est plus un état d’esprit que l’on met en place et que l’on fait vivre par l’implication de l’ensemble du personnel. |
Sylvie BETTINGER